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LA COURSE VERS LES NUAGES...
Depuis 1916 se court, tous les ans, une course de côte un peu particulière
au pays des cow-boys, à Colorado Springs : Pikes
Peak, la course vers les nuages.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit ; le beau ruban ocre de la piste qui
serpente dans la forêt touffue du départ (à 2865 m
d'altitude) jusqu'à l'arrivée situé 1400 mètres
plus haut sur le sommet caillouteux toute la gamme des péripéties
climatiques est passée en revue, entre la chaleur torride en bas
et les nuages à l'arrivée avec son lot de pluie et, parfois,
de neige !
Bref, nous sommes au plein coeur des Etats-Unis avec toute la démesure
qui les caractérise. Cette course est le fief , voire la chasse
gardée, de la catégorie reine de l'épreuve, les Open
Wheel, qui sont des monoplaces (qui ne ressemblent guère à
ce qu'on peut connaître en Europe) équipées de V8
survitaminés.
Tout allait pour le mieux dans leur petite hiérarchie jusqu'en
1981 où la Direction de course décida d'ouvrir l'épreuve
aux voitures de Rallyes (ndlr : les Opens Wheel n'avaient pas grand-chose
à craindre des voitures de rallye Yankees... inexistantes !) en
créant une catégorie : Open Rally.
Mais c'était sans compter sur Audi qui profite de l'occasion pour
tenter de soutenir sa gamme commerciale en prouvant l'efficacité
de ses voitures face à la meilleure opposition qui soit.
 Dès
1982, une Audi 
est confiée à John BUFFUM, l'homme fort d'Audi outre-atlantique,
pour mener la première campagne. Il s'imposera 2 fois, en 1982
et 1983, dans la division Open Rally. En 1984 c'est à un
autre pilote, Michèle MOUTON qu'une quattro est confiée.
Elle s'imposera dans sa catégorie mais ne parviendra pas à
s'imposer au classement général ; elle sera récompensée
par la seconde place sur le podium.
Pour son premier contact avec la course américaine, la grassoise
n'est pas satisfaite car elle sentait la victoire à sa portée.
Les américains lui prodigueront des encouragements sincères
et lui proposeront de revenir l'année suivante. Elle ne manque
pas de relever le défi, et c'est mieux préparée qu'elle
s'attaque au record de la piste en 1985. Cette campagne 1985 ne
démarre pas sous les meilleurs auspices, car dès les essais,
il lui est reproché d'avoir chauffé ses pneus avant de s'élancer
(comme il est couramment pratiqué en rallye). Motivée, gonflée
à bloc, elle signe les meilleurs temps des essais. Le jour de la
course, c'est une Michèle calme, sereine, qui s'élance en
dernier (meilleurs essais) dans sa Sport quattro et qui va emporter la
course, établissant dans la foulée un nouveau record : 11'25"39,
améliorant le précédent temps de 13".
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Michèle MOUTON établit ainsi une
triple performance :
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- Record de la piste |
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1ère victoire d'un non américain |
| -
1ère victoire d'une femme |
Michèle Mouton avec la Sport
quattro : victorieuse en 1985
C'en est trop pour les américains, qui tolèrent les européens
et leurs drôles de machines sur leur territoire, mais pas une femme!
Ne pouvant lui résister sur la piste, ils passeront totalement
sous silence cette prouesse, un peu comme si, cette année, la course
n'avait pas eu lieu...
Michèle MOUTON ne pâtira pas trop de cette politique, mais
Audi, si.
Aussi, la campagne suivante en 1986, la confiront-il à une
légende du sport automobile américain, Bobby UNSER, déjà
8 fois vainqueur de cette épreuve et 3 fois vainqueur des 500 miles
d'Indianapolis.
Celui-ci ne fera pas de détail, et à bord de la Sport quattro
S1 s'adjugera la victoire absolue ainsi que le record de la montée
en 11'09"22.
Audi peut enfin savourer la médiatisation qui est faite de ce résultat.
Mais cela ne suffit pas à la firme d'Ingolstadt. En effet, elle
remet son titre en jeu en 1987 et dépêche le "grand"
Walter RÖHRL, le maître à tous, pour tirer parti du
potentiel de cette fabuleuse Sport quattro S1. Celle-ci, pour la circonstance,
s'est dotée d'un nouveau moteur (toujours un 5 cylindres, 20 soupapes)
qui développe selon Audi 600 chevaux.... combien y en a-t-il réellement
? Certainement plus !
Le fait est, que face à Peugeot qui est venu pour la première
fois au Colorado, Walter Röhrl a une fois de plus prouvé la
suprématie d'Audi dans cette discipline en s'adjugeant la victoire
et le record de la piste, tombé à 10'47"85.
Walter Röhrl en 1987
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